L’association UFC-Que Choisir a récemment remis en question l’opération anti-inflation mise en place par l’enseigne Super U. Cette initiative a été lancée par la coopérative de commerçants Système U. Elle est en accord avec les moyens d’action déployés par les enseignes de grande distribution. Et vise à aider les ménages à faire face à la hausse des prix des produits alimentaires.
En février dernier, l’Insee a évalué l’inflation des produits alimentaires à 14,5 % en un an. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a donc annoncé une campagne pour proposer aux Français des produits sélectionnés au prix le plus bas possible, qui doit durer du 15 mars au 15 juin.
UFC Que Choisir dubitative…
Cependant, l’UFC Que Choisir est plutôt sceptique quant au dispositif présenté par le gouvernement. Selon Olivier Andrault, chargé de mission alimentation au sein de l’association, cette campagne « prive le consommateur de la capacité à comparer ces produits« .
« Ça veut dire que potentiellement ça pourrait être une annonce mensongère pour les consommateurs ». En outre, l’association s’est penchée sur l’opération des magasins Super U et a relevé que certains des produits proposés sont mal choisis ou manquent à l’appel.
Premièrement, selon l’UFC-Que Choisir, il est impossible de contrôler si les articles sont effectivement revendus « à prix coûtant », faute de pouvoir consulter les contrats d’achat du distributeur.
Néanmoins, les prix « affichent effectivement un recul de 14 % par rapport au mois précédent ». De plus, si ces prix sont en hausse de 7 % sur un an, cela reste largement inférieur aux 15 % d’inflation de janvier. Mais la sélection des articles laisse à désirer selon les dires de l’association.
En effet, cette dernière déplore notamment l’absence de fruits et légumes frais. Et regrette que les produits ne soient pas tous conformes aux préconisations des autorités de santé publique.
L’UFC Que Choisir a également pointé du doigt huit alcools différents. Mais aussi de nombreuses boîtes de biscuits, légumes en conserve et bonbons, tous inscrits dans la liste.
La réponse de Super U…
Cependant, le porte-parole de Système U, Thierry Desouches, a justifié cette sélection en expliquant que l’achat des fruits et légumes n’est pas centralisé, mais géré localement par les magasins.
Il a également répondu aux critiques des autres opérations mises en place par les entreprises concurrentes en déclarant : « La grande distribution est un secteur où il faut dégager des résultats…« , déclarait-il.
« Chez nous, poursuivait-il, c’est entre 1,5 % et 2 % du chiffre d’affaires. L’opération anti-inflation, c’est quelques dizaines de millions d’euros de marge qu’on ne perçoit pas ». Il ne s’est pas arrêté là.
« Nous aussi, a-t-il conclu, nous devons faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, des salaires, de nos charges. La grande distribution n’est pas dans une espèce de parenthèse enchantée sur laquelle l’inflation n’aurait pas d’action. ».