RSA, prime carburant : le non-recours aux prestations sociales explose, découvrez pourquoi !

RSA, prime carburant : le non-recours aux prestations sociales explose, découvrez pourquoi !
RSA, prime carburant : le non-recours aux prestations sociales explose, découvrez pourquoi !- © SIPA

« Plusieurs études récentes, portant sur différentes prestations sociales, montrent que le non-recours atteint souvent des niveaux supérieurs à 30 % en France », a fait savoir la Drees en décembre.

La Drees estime que le montant non versé par an du RSA s’élève à lui seul, à 3 milliards d’euros. La nouvelle indemnité carburant de 100 euros disponible depuis le 16 janvier 2023 ne fait pas exception. Découvrez pourquoi ces dernières années, le non-recours aux prestations sociales (RSA, prime carburant, etc) explose autant ?

70% des personnes éligibles à l’indemnité carburant n’ont pas fait la demande.

Comme indiqué par Bruno Le Maire ce mardi, sur les ondes d’Europe 1, 70% des personnes éligibles n’ont toujours pas réclamé leur chèque carburant. Seuls 3 millions ont en fait la demande depuis l’ouverture de guichet.

« Il faut qu’ils aillent demander cette aide », insistait le Ministre de l’Economie. Cette aide rappelons-le, s’adresse aux personnes respectant un certain plafond de revenus et qui utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail.

RSA, prime carburant : le non-recours aux prestations sociales explose découvrez pourquoi !

Le manque d’information sur les aides ou les organismes constitue le premier motif de non-recours aux prestations sociales, indique le baromètre de 2021.

Ce phénomène de non-recours ne s’explique pas forcément par un manque de communication de la part des pouvoirs publics mais également à « la difficulté des populations visées à s’approprier l’information, qui est complexe », tel que nous l’apprend Héléna Revil, responsable scientifique de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) auprès du site bfmtv.com.

22 % des personnes questionnées par la Drees indiquent préférer ne pas y recourir à cause des démarches administratives trop complexes.

17% de l’échantillon d’étude (soit 4000 personnes représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans ou plus) font quant à eux, part d’une crainte des conséquences négatives. A savoir la peur de perdre d’autres droits, ou encore de faire l’objet de contrôle… Bref, ils ne veulent pas avoir à rendre des comptes.

15% évoquent la volonté d’autonomie et le refus d’assistance et 3% estiment que les aides ne leur apportent pas grand-chose.

Au niveau national, les personnes éligibles au RSA concernés par le non-recours sont pour la plupart, « les moins diplômés, qui ont des difficultés d’accès ou d’usage du numérique », explique Héléna Revil. Une « précarité des liens« : ils sont « dépourvus d’un entourage qui pourrait les épauler ou les aiguiller ».

« Dans notre société, conclut Héléna Revil, du centre de recherche de l’université Grenoble-Alpes, on valorise le fait de trouver par soi-même les moyens de s’en sortir », ce qui incite certaines personnes à ne pas y avoir recours par peur du jugement de l’entourage ».