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Retraite : ces profils qui risquent d’en perdre beaucoup en cas de réforme

Retraite : ces profils qui risquent den perdre beaucoup en cas de réforme
© Adobestock

Retraite : ces profils qui risquent d’en perdre beaucoup en cas de réforme portant notamment sur l’âge de départ à la retraite.

Retraite : ces profils qui risquent d’en perdre beaucoup en cas de réforme. A quoi devriez-vous s’attendre si vous êtes artisan, cadre moyen, employée ou cadre supérieure ? On vous donne un aperçu plus détaillé dans nos prochaines lignes.

Cette réforme portera pour l’essentiel, sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, décalé de 60 à 62 ans depuis la réforme Sarkozy de 2010. Et ce, à un rythme progressif, probablement de 4 mois de travail supplémentaire par an. 

A quelles conséquences les futurs pensionnés doivent-ils s’attendre?

Optimaretraite vous donne la réponse. Quelle que soit la réforme (à minima ou à l’allemande), les régimes complémentaires du privé, l’Agirc-Arrco, maintiendraient leur système de bonus-malus. Le dispositif carrières longues resterait également inchangé.

Les principaux perdants d’une telle réforme seraient évidemment les travailleurs ayant commencé à travailler tôt, et qui auraient, en partant à 64 ou à 65 ans dans le système actuel, jouit de 5 à 10% de surcotes sur leurs pensions.

Ceux-ci perdront tout ou une partie du bénéfice de ces suppléments et pourraient se voir frappés par le malus de l’Agirc-Arrco

Les salariés ayant connu plusieurs accidents de carrière se verront aussi pénalisés, dans le cas d’une réforme à l’allemande. Ce qui pourrait conduire certains profils à écoper d’une décote maximale (20 trimestres manquants), même en cas de départ à l’âge de 65 ans !

Contrairement aux cadres et cadres supérieurs, qui ont commencé à travailler tard. Ces profils-là n’auraient pas trop à souffrir d’une refonte, dans sa version a minima.

La réforme Touraine, exigeant d’eux 41 années de cotisation dès 2035, pour un début de carrière à 22 ans, les contraint au minimum à travailler jusqu’à leurs 65 ans, s’ils veulent partir sans décote.

Ce qui fait que cotiser deux ans de plus leur permettrait de gagner une retraite plus importante du fait de l’absence de toute décote. Mais aussi parce qu’elle sera calculée à partir de salaires plus importants.

La casse sera également limitée pour pas mal de travailleurs indépendants, à l’image des consultants, des avocats ou des médecins, qui travaillent souvent au-delà de leurs 62 ans.

1- Cas d’une employée

Prenons par exemple le cas d’une employée avec 3 enfants et un début de carrière à 22 ans. 5 années de chômage. Son salaire net de fin de carrière est de 2.550€ par mois

Double peine pour cette femme qui a commencé à travailler tôt. Un recul de l’âge légal lui ferait perdre tout ou partie des 10 à 15% de surcote dont elle jouit, au régime général de la Cnav, pour trimestres travaillés au-delà de la durée minimale de cotisation.

En outre, elle se verrait sanctionnée par une pénalité temporaire à l’Agirc-Arrco, variant de 1.359€ cumulés sur trois ans pour un départ à 64 ans, à 1.412€ pour un départ à 65 ans, en cas de réforme à l’allemande.

Sans réforme, sa longue carrière lui aurait permis de bénéficier d’un bonus, versé la première année, et variant de 453 à 941€, selon son âge de départ.

Sa pension pour un départ à 62 ans sans réforme est de 1.573€, soit 61,7%, avec malus total Agirc-Arrco de 1.254€.

2- Le cas d’un cadre moyen

Prenons le cas d’un cadre avec 1 enfant dont le début de carrière a commencé à 20 ans. Il compte 3 années de chômage avec un salaire net de fin de carrière fixé à 5.240€ par mois.

Travailler deux ans de plus, jusqu’à ses 64 ans lui permettra d’engranger 5 points de taux de remplacement supplémentaires, même s’il y a réforme a minima.

En cas de réforme à l’allemande, travailler 3 ans supplémentaires n’améliorera en rien son cas. « Son taux de remplacement ne progressera que faiblement, tandis qu’il écopera d’une pénalité temporaire à l’Agirc-Arrco, pesant plus de 5.000€« . Sans réforme, il empocherait près de 2.000€ de bonus.

Sa pension pour un départ à 62 ans sans réforme sera de 2.590€, soit 49,4%.

3- Le cas d’une cadre supérieure.

Qu’en est-il d’une cadre supérieure avec 3 enfants à charge. Un début de carrière à 22 ans et 2 années de chômage à son actif; et un salaire net de fin de carrière à 11.000€ par mois ?

Peu importe la réforme mise en place, ce profil continuerait de bénéficier des 10% de majoration familiale, attribués sur sa retraite du régime général à savoir ses pensions complémentaires, pour avoir élevé trois enfants.

Elle pourrait ainsi continuer à comptabiliser 24 trimestres de cotisation supplémentaires, au titre de l’éducation de ses trois enfants.

Le recul des bornes d’âge lui ferait tout de même perdre tout ou partie des 10 à 15% de surcote de pension à la Cnav, pour trimestres travaillés au-delà de l’âge du taux plein.

Elle enregistrerait par conséquent de grosses pertes financières, du fait du malus Agirc-Arrco appliqué qu’elle opte pour un départ à 64 ans, ou à 65 ans, en cas de réforme à l’allemande.

Sa pension pour un départ à 62 ans sans réforme est de 5.803€, soit 52,8%, avec malus Agirc-Arcco de 15.241€ au total.

4- Le cas d’un artisan.

Pour un artisan qui a commencé à travailler dès 18 ans, avec 2 enfants à charge. Départ anticipé à la retraite. Pas d’année de chômage avec comme revenu net de fin de carrière fixé à 2.900€ par mois, que se passera-t-il ?

Si le dispositif carrières longues resterait en vigueur, avec des bornes d’âge décalées d’autant que le nouvel âge légal, il pourrait partir dès 62 ans en cas de réforme a minima, et 63 ans en cas de réforme à l’allemande.

Ce profil subirait tout de même une petite perte en cas de réforme à l’allemande puisque cet artisan n’aurait plus les 5% de surcote, attribuée pour avoir travaillé quatre trimestres de plus que nécessaire.

Sa pension pour un départ à 61 ans sans réforme est de 1.611€, soit 55,6%