Placements pour seniors : voici comment éviter les pièges pour ne pas risquer gros sans s’y attendre. Le point avec cet expert.
Faites attention, certains investissements sont parfois inadaptés aux retraités. Placements pour seniors : voici comment éviter les pièges.
Selon les chiffres de l’Insee 2015, les actifs financiers représentent 26,8% du patrimoine brut des 65 ans et plus.
« Il faut définir ses besoins avant d’aller voir sa banque, être toujours à l’initiative, demander systématiquement des justificatifs écrits, et ne jamais rien signer après un premier entretien » !
Ce n’est pas pour rien que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) recommandent de protéger les seniors puisque certaines banques n’hésitent pas à vendre des investissements inadaptés où l’argent reste bloqué alors qu’il devrait être en tout temps disponible, si besoin est.
« À 25 ans, fait savoir Jean Aulagnier, fondateur de l’institut de formation Aurep, on a du mal à comprendre les préoccupations des seniors, qui, de leur côté, sont rassurés par quelqu’un d’expérience ».
« Un conseiller dit-il, doit être attentif, respectueux, rigoureux, se montrer responsable de tout ce qu’il propose à son client ».
Les seniors se doivent en tout temps, de rester vigilants. « Il faut définir ses besoins avant d’aller voir sa banque, être toujours à l’initiative, demander systématiquement des justificatifs écrits, et ne jamais rien signer après un premier entretien », recommande à son tour Claude Guitton.
« Mais prendre le temps de réfléchir, de s’informer », préconise le délégué de l’association France Conso Banque à Quimper.
Il faut reconnaître que « les contacts humains en agence vont se raréfier au bénéfice des opérations en ligne ».
Certains seniors ont parfois beaucoup de mal à comprendre les rouages des placements à cause des trous de mémoire qui commencent à s’installer.
Il est important de bien comprendre si la personne est capable ou non de choisir un placement.
« Un conseiller peut faire une vente abusive de bonne foi, sans se rendre compte de l’état de son client ».
« Il existe cependant des signes : la personne ne se rappelle pas la date du jour, parle en anciens francs, emploie le “je », puis le “nous » sans logique, son élocution est plus lente, mais il n’est pas question de poser un diagnostic », explique Pascal Pineau, cofondateur de l’organisme de formation, Métisse Finance à Paris.
Pour certains, rajoute-t-il, cela peut être contemporain à une période compliquée. « Le client peut aussi vivre une phase difficile qui explique ses troubles« . D’où l’idée de « conseillers référents vulnérabilité » au sein des agences.
Placements pour séniors : comment échapper aux investissements inadaptés ?
Selon Michel Guillaud, Président de l’association France Conso Banque, qui défend les usagers des établissements bancaires, les pièges des investissements sont aujourd’hui « en nette augmentation depuis deux à trois ans ».
Celui-ci d’entrer dans les détails auprès de nos confrères du France Dimanche en évoquant « les litiges autour de l’assurance-vie, des SICAV... ».
« Souvent les banques « oublient » de dire qu’elles sont aussi courtières. Elles vendent des produits d’autres sociétés. Et quand il y a un problème, le banquier et l’assureur ont tendance à se renvoyer la balle », estime-t-il.
Le problème réside notamment dans la mauvaise compréhension du « vocabulaire bancaire ».
« Qui sait que le mot « unités de compte » désigne des placements risqués ? De même pour les frais, rarement mentionnés par le conseiller, qui peuvent représenter jusqu’à 55 % de la performance d’un fonds« , tente-t-il d’expliquer.
Le mieux, recommande Michel Guillaud, c’est de « choisir l’épargne réglementée comme le PEL, le livret A, le LEP, le livret de développement durable et solidaire où le capital est garanti et l’argent exigible tout de suite ».