Après l’huile de tournesol et la moutarde, vient le tour de nouveaux produits alimentaires de manquer dans les rayons. Est-ce une situation de pénurie ou des tensions d’approvisionnement ? On va faire le point !
Les tensions d’approvisionnement
Le spécialiste de la grande distribution, Olivier Dauvers, explique que « Le mot pénurie est fort, car, aujourd’hui, à part la moutarde et le riz, sur le marché, il n’y en a pas. Il y a ce qu’on appelle des tensions d’approvisionnement qui engendrent une moindre disponibilité et vide les rayons ». L’œuf est le premier produit concerné par ces tensions. » Cette année, l’abattage de nombreuses volailles pour endiguer la grippe aviaire fait que les volumes de production sont aujourd’hui beaucoup plus bas qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année », souligne l’expert. En effet, les supermarchés ont du mal à s’approvisionner, et certains sont en rupture de stock.
Certaines marques de bouteilles d’eau font aussi l’objet de cette tension : « C’est en raison d’un conflit commercial entre Casino, Intermarché, Monoprix et Franprix avec Danone. Dans ces enseignes-là, depuis deux mois, vous ne pouvez pas vous approvisionner en Volvic, Badoit ou encore Evian. Par contre, vous en trouverez partout ailleurs. On ne se trouve donc pas, ici, dans une situation de pénurie. »
Pénurie dans les rayons : la moutarde manque toujours à l’appel
Cependant, il y a toujours une pénurie de moutarde en cette mi-novembre. « Les industriels français n’ont pas de matière première et ce qu’on trouve aujourd’hui dans les rayons, c’est souvent de la moutarde d’importation. La vraie moutarde française ne reviendra pas avant le printemps et ça, pour le coup, c’est vraiment ce qu’on appelle un marché ‘pénurique‘, car nous avons quasiment ramené à 0 la capacité de production. », nous apprend Olivier Dauvers.
Une autre situation tendue est survenue cet automne. Défauts causés par le comportement des consommateurs plutôt que par la disposition de production : « Ces derniers ont été informés que le taux de production du riz en Asie serait plus bas que prévu cette année et en ont acheté, par réflexe, plus que de raison. Les rayons se sont vidés et ne se remplissent pas aussi vite que ce qu’ils devraient. »
L’huile de tournesol fait son retour
Bonne nouvelle concernant l’huile de tournesol ! En effet, les étagères sont à présent pleines. « Mais les consommateurs n’en achètent plus. Premièrement, parce qu’ils en ont plusieurs bidons dans les placards. Et secondement, car les distributeurs l’ont acheté à prix d’or et la revendent trois fois plus cher que son prix en janvier dernier. À ce tarif-là, les gens préfèrent encore acheter de l’huile d’olive. »
Une inflation affectant tous les produits alimentaires. « Surtout ceux qui intègrent une composante de céréales. Soit de la céréale directement, soit de la céréale sur patte qui permet de nourrir les animaux. La charcuterie de volaille a pris +40% et les steaks hachés +30%. C’est énorme ! », expose le spécialiste de la grande distribution. « Les seuls produits sur lesquels on note une baisse sont les pizzas de la marque Buitoni, c’est dire ! »