Météo : l’hiver prochain TRÈS froid et différent ?

Météo : lhiver prochain TRÈS froid et différent ?
Météo : l'hiver prochain TRÈS froid et différent ?-© Getty images

La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a récemment communiqué qu’il y a 95 % de probabilité qu’une saison El Niño de niveau modéré à élevé persiste jusqu’à février 2024.

Météo : l’hiver prochain va-t-il être TRÈS froid et différent ?

Si les phénomènes El Niño sont connus pour durer entre neuf et douze mois, ils peuvent parfois se prolonger pendant plusieurs années, notamment avec un « pic d’activité entre novembre et janvier », et ce, pour des raisons encore mal comprises par les scientifiques.

Il devrait se poursuivre jusqu’en 2024, relaie le site Euronews. Ce n’est pas tout ! « Les experts prévoient qu’il se renforcera dans les prochains mois pour s’achever au printemps de l’année prochaine« .

« Les années El Niño ont tendance à se caractériser par un début d’hiver doux, humide et orienté vers l’ouest (novembre-décembre) et une fin d’hiver plus froide et plus sèche (janvier-mars) dans la majeure partie de l’Europe du Nord », décrypte le professeur Adam Scaife, responsable des prévisions à long terme au Met Office (Royaume-Uni).

La version 2023 du phénomène est pour l’instant «modérée». Selon les dernières données d’observation disponibles, la température des eaux superficielles de la zone de référence affiche aujourd’hui +1,3 °C.

«On dit qu’El Niño commence à être “fort” à partir de 2 °C d’anomalie de la température de surface de l’océan», explique l’océanographe et climatologue au CNRS Eric Guilyardi.

Selon le Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR), El Niño pourrait rapidement atteindre ces hauteurs dans les mois à venir.

«Il y a de bonnes chances pour que le El Niño “fort” prévu pour l’hiver prochain soit comparable aux “super” El Niño de 1982-1983, 1997-1998 et 2015-2016.», avertit auprès de nos confrères de Libération, Stephen Yeager, climatologue au NCAR.

Les estimations de l’institut météorologique français suggèrent que le pic d’El Niño aura lieu en novembre, décembre et janvier, avec une anomalie de +2,69 °C.

«Si ces prévisions sont avérées, ce sera un El Niño très fort, indique Lauriane Batté, climatologue à Météo France. On ne peut donc pas exclure à ce stade qu’il soit extrême, même s’il reste de l’incertitude sur l’amplitude du phénomène. La fourchette des possibles est très large.»

A quoi pourrait-on s’attendre en 2024 ? « Il existe des effets en décalage intéressants, par exemple en Chine, où l’on s’attend à de fortes pluies de mousson estivales et à des inondations, à la suite d’un El Niño important », dévoile Adam Scaife.

« Les effets d’un El Niño donné sont de plus en plus marqués à mesure que le climat se réchauffe »

Si les conditions sont réunies, 2024 pourrait, selon plusieurs météorologues, devenir « l’année la plus chaude jamais enregistrée« , en raison de « la hausse des températures due au réchauffement climatique ».

El Niño pourrait ainsi intensifier « les conditions météorologiques extrêmes dans le monde entier. »

« Nous sommes toutefois convaincus que les effets d’un El Niño donné sont de plus en plus marqués à mesure que le climat se réchauffe », poursuit le professeur Adam Scaife.

« Outre le fait que cet El Niño sera probablement de grande ampleur et qu’il se produira dans un climat plus chaud que jamais, nous pouvons nous attendre à des effets sans précédent« , conclut l’expert.