Finalement, Anne Hidalgo a annoncé la hausse de la taxe foncière (TF) à Paris via un communiqué sur Twitter, hier midi. Celle-ci passe de 13,5% à 20,5%, soit une augmentation de 7 points ou plus de 50%. Or, Paul Simondon, adjoint au maire de Paris responsable des finances, avait écarté cette possibilité, il y a près d’un an.
Mairie de Paris : l’État pointé du doigt
Et sur ce dossier, Anne Hidalgo n’écarte pas l’État. Effectivement, dans son communiqué, elle écrit : « Toutes les communes de France sont aujourd’hui confrontées à une situation très difficile. Qui, malheureusement, n’a pas été prise en compte par le gouvernement ». Elle lui a reproché d’avoir refusé des amendements. Ces derniers prévoyaient, entre autres, une hausse des taxes pour les propriétaires de logements vacants et de résidences secondaires. Ainsi qu’une hausse de la taxe de séjour sur les hôtels de luxe.
Face à cela, la maire de Paris se dit face à un double choix. « Soit dégrader nos services publics », « soit réduire nos investissements dans la transition écologique ». De plus, Paul Simondon souligne que « On a fait un plan de sobriété énergétique dans l’administration. Mais on veut maintenir la qualité des services publics. Par exemple en gelant le tarif des cantines ». Alors, Anne Hidalgo a fait le choix de faire appel « à la solidarité des propriétaires parisiens », en augmentant la taxe foncière.
Toutefois, « seront exonérés à 100 % de la taxe foncière les propriétaires qui auront investi dans la rénovation thermique de leur appartement et ceux qui rencontrent des difficultés économiques. », précise Anne Hidalgo. Sauf que l’exonération de rénovation thermique ne s’appliquera pas en 2023, d’après David Alphand, vice-président du groupe d’opposition Changer Paris.
« Une augmentation de 250 euros »
« Nous avions le taux de TF le plus bas de France, avec cette hausse, la première depuis 2011, on revient dans la moyenne, défend l’élu communiste. Pour un appartement de 50 à 60 m², ça fait environ une augmentation de 250 euros ». Les recettes additionnelles sont à 580 millions d’euros, largement suffisantes pour boucler le budget. Notamment, pour « continuer la politique d’investissements en construisant des pistes cyclables, des équipements sportifs, des crèches… ».
Faisant partie des élus écologistes évoquant ces derniers temps la nécessité d’une augmentation de la taxe foncière, Émile Meunier salue « une décision nécessaire et courageuse ». Il insiste et ajoute que « ces nouveaux financements doivent servir en priorité à l’adaptation de la ville au réchauffement climatique. Également à soutenir les personnes les plus pauvres dans la crise ».
Des négociations sans les élus de l’opposition
Par contre, pour l’opposition, on entend une autre version. En effet, David Alphand déclare que « Anne Hidalgo passe à la taxe et les Parisiens vont le payer ». Pour lui, la maire la soutient puisque cette augmentation « confirme une trajectoire budgétaire insoutenable » dévoilée depuis longtemps et le fait qu’Anne Hidalgo est « prise dans le toboggan de la dette ».
Aussi, David Alphand souligne que « Il y a une absence de volonté d’Anne Hidalgo de faire des économies. Par exemple, le projet de réaménagement du Champ-de-Mars et du Trocadéro, estimé à plus de 100 millions d’euros, n’est pas du tout prioritaire et devrait être abandonné ». On doit encore voter cette décision d’augmenter les taxes foncières, au prochain Conseil de Paris.
Cependant, les discussions sur l’orientation budgétaire auront lieu sans les élus de l’opposition annonçant leur boycott. Mais encore, celui de la prochaine commission des finances prévue mercredi prochain.