Surpris en train de télétravailler, puis dénoncé sans vergogne par l’un de ses collègues qui se retrouvait, par le concours des circonstances, dans le même avion, cet employé a été licencié.
Les faits qui ont conduit à son licenciement…
En intégrant l’administration publique, il pensait avoir acquis la sécurité d’un emploi à vie jusqu’à cette malheureuse coïncidence. En effet, cet analyste de l’administration belge a été lourdement sanctionné suite à une dénonciation de la part d’un de ses collègues.
Vers la mi-avril dernier, alors qu’il était censé travailler depuis son domicile en télétravail, cet employé a discrètement pris un avion à l’aéroport de Bruxelles à destination du Portugal pour prendre du bon temps en dehors de son congé.
Pendant le vol, l’un de ses collègues l’a reconnu facilement. Conscient de sa véritable situation, ce collègue a informé leur hiérarchie pour le dénoncer, un acte qui a abouti à la radiation définitive de cet analyste de l’administration belge.
Suite à sa dénonciation, informe la chaîne de télévision belge LN24, sa hiérarchie a ouvert une procédure disciplinaire qui a abouti à la constatation d’une faute grave. Selon l’administration, son agent a fait preuve de « malhonnêteté », violant ainsi « les règles applicables en matière de congé et de télétravail et trompé, de ce fait, sa hiérarchie ».
L’employé licencié tente de se défendre !
Un avis que le l’employé licencié ne partage pas. Pour tenter de récupérer son poste, il n’a pas hésité d’engager un avocat pour le défendre. « Puisqu’il se trouvait sur le même vol, ce collègue a pu constater que j’ai travaillé dans l’avion sur mon ordinateur portable », se joutifiait cet analyste.
« J’ai travaillé hors réseau sans être dérangé, donc plus efficacement que si j’avais télétravaillé depuis mon domicile, argumentait-il. J’ai bien avancé pendant le vol, de même que les deux jours suivants à Porto. J’ai achevé de traiter les dossiers dans les délais », a-t-il bien précisé.
« Pour licencier quelqu’un pour faute grave, analyse Olivier Wery au micro de LN24, un avocat spécialisé en droit du travail, il faut que deux conditions soient réunies : que ce soit une faute intrinsèquement grave et qu’il y ait une rupture irrémédiable de confiance ».
« Ici, estimait l’expert, une règle établie et portée à la connaissance de cette personne a été violée. Il s’agit donc d’une faute en tant que telle, a-t-il poursuivi. Mais eu égard de son ancienneté, qu’il ne soit pas de mauvaise foi et qu’il n’y ait pas de conséquences, est-ce que c’est qu’il s’agit d’une rupture irrémédiable de confiance avec l’employeur ? C’est discutable », a-t-il conclu.
Un argument rejeté par le Conseil d’État belge. « L’employeur, l’administration, a parfaitement pu considérer que l’attitude réfléchie adoptée par l’employé rompait définitivement le lien de confiance », a expliqué cette institution.