L’État serait-il capable de voler 90 milliards aux retraites complémentaires des salariés du privé ?

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Un projet gouvernemental inquiète les spécialistes pour le moment. En effet, il s’agit de la nouvelle réforme concernant les retraites complémentaires. L’État serait-il vraiment capable de voler une somme colossale ?

Inquiétudes des personnes haut placées aux alentours du recouvrement des cotisations des retraites complémentaires

Sophie de Menton a déclaré : « Il y avait un truc qui marchait bien, c’était la retraite complémentaire Agirc-Arrco. Ça marchait très bien, c’était privé. Eh bien l’Etat l’a récupéré. C’est-à-dire que c’était privé et que ça devient public. […] Le gouvernement a voulu un transfert du recouvrement des cotisations des retraites complémentaires de tous les salariés du privé. C’est une étatisation du système social. Et pourquoi il fait ça ? Eh bien parce que c’est un argent dont il peut avoir besoin. Et moi, ça m’inquiète énormément qu’un Etat puisse se servir de l’argent des retraites. »

Des parlementaires montrent aussi leurs inquiétudes dans les colonnes de JDD en disant : « Le transfert voulu par le Gouvernement du recouvrement des cotisations Agirc-Arrco aux Urssaf – soit celles des retraites complémentaires de tous les salariés du privé – est un nouveau pas vers l’étatisation de la protection sociale. En prenant la main sur 90 milliards d’euros de cotisations de l’Agirc-Arrco, l’État se donne les moyens de s’accaparer le patrimoine de plus de 50 millions de Français et 2 millions d’entreprises. Il fait ainsi le choix de la facilité face au déficit persistant des comptes sociaux, en démantelant et en se servant de fait dans les caisses d’un régime pourtant bien géré. »

Un transfert de la collecte des cotisations remis en cause à plusieurs reprises

Le projet de loi de finances de la sécurité sociales (PLFSS) a été toujours un sujet emblématique. En effet, le PLFSS détermine toutes les conditions et activités à faire pour équilibrer les dépenses financières de la sécurité sociale. Et le transfert de la collecte des cotisations en fait partie.

Pour rappel, en 2019, les Urssaf se chargeaient de la collecte des cotisations salariales et patronales. Et tout cela même si elles ont déjà plusieurs lourdes responsabilités. Celles avec la récupération des cotisations du régime général. Mais, en ce jour, des « groupes de protection sociale » assurent la collecte de ces cotisations.

Toutefois, ce transfert devient polémique durant le PLFSS 2023. C’est pourquoi, le 25 octobre dernier, le gouvernement a rétabli le transfert par amendement.

Face à cela, le gouvernement défend que : « la loi rappelle que le transfert du recouvrement des cotisations aux Urssaf n’affecte nullement les compétences de l’Agirc-Arrco en matière de gestion des droits des salariés au titre des retraites complémentaires. »

Intentions cachées inquiétantes

Brigitte Pisa, vice-présidente CFDT de l’Agirc-Arrco a révélé ses craintes : « L’objectif, à terme, est de nous prendre notre argent. Car à partir du moment où l’on ne maîtrise plus nos ressources, que l’on devient un simple attributaire des Urssaf, sans savoir exactement combien ont été collectés, on perdra notre autonomie. On sera seulement chargés de gérer une enveloppe financière qui nous sera allouée. »

Eric Chauvée l’a aussi rejoint en disant : « La haute fonction publique n’a pas renoncé à intégrer les retraites complémentaires du privé à un système global de retraites, donc c’est vrai que sans assurance claire, législative, sur notre autonomie, on peut effectivement être inquiet. »