Le mardi 29 août dernier, le patron de Carrefour a mis en garde le gouvernement concernant les conséquences désastreuses de l’application d’une loi plafonnant à 34 % les promotions sur les produits de première nécessité, la droguerie, ainsi que les produits de soins et d’hygiène dans les grandes distributions. Le PDG estime que cette initiative incitera les consommateurs à considérablement réduire leurs achats.
Le PDG de Carrefour demande un moratoire sur l’application de la loi Descrozaille.
Depuis le début, le projet de loi porté par le député Renaissance, Frédéric Descrozaille, a constamment suscité de vives critiques de la part des distributeurs.
En préparation d’une réunion entre les dirigeants des distributeurs et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le président-directeur général de Carrefour souhaiterait solliciter auprès du locataire de Bercy un moratoire concernant l’application de la loi Descrozaille.
Conformément au calendrier établi par l’Exécutif, cette loi devrait entrer en vigueur en mars 2024.
« Aujourd’hui, je peux vendre une lessive à 50 ou 60 % de promotion », expliquait-il au micro de Franceinfo.
Cependant, dès que cette « mauvaise loi », selon la terminologie d’Alexandre Bompard en personne, sera mise en œuvre, Carrefour et tous les autres enseignes de distribution se verront contraints de ne pas dépasser une limite de 34 %.
« Nous assistons à un tsunami de non-dépense en France« , poursuivait le principal intéressé, toujours à l’antenne de la radio Franceinfo.
« Quand les produits de première nécessité ne sont plus accessibles, quand les gens manquent de produits de première nécessité, il faut agir« , ajoutait-il fermement.
Une loi qui ne profiterait qu’à trois grandes multinationales…
Par ailleurs, Alexandre Bompard a exprimé sa préoccupation concernant la situation dans laquelle les consommateurs se trouvent.
Ils sont touchés par une hausse exorbitante des prix et se voient contraints de renoncer à l’achat de produits « indispensables » dans la vie quotidienne, tels que les produits essentiels à l’hygiène féminine, les couches et le dentifrice.
Ces produits enregistrent des baisses de vente importantes, atteignant même des pourcentages à deux chiffres.
Vers la fin, cette loi limitant les offres promotionnelles « ne bénéficie qu’à trois grandes multinationales mondiales », déclare le PDG, avant de citer Henkel, Unilever et Procter & Gamble.
Une déclaration osée qui a fait chuter l’action de Carrefour à plus de 4%.