Les écrans sont néfastes pour le développement psychomoteur des enfants, c’est un constat partagé par tous. Cependant, la réalité est bien plus complexe que ce que l’on pourrait penser, et très peu de parents mesurent l’impact dévastateur de ces dispositifs sur le quotient intellectuel (QI) de leurs enfants.
Les dangers d’une exposition quotidienne de 4 heures aux écrans chez les enfants !
L’exposition des enfants aux écrans jusqu’à l’âge de 5 ans, avec une durée quotidienne de 4 heures, entraîne une baisse de 2 points du quotient intellectuel (QI), selon les conclusions d’une récente étude publiée dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry.
Cette recherche a été menée par une équipe de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dirigée par le docteur Jonathan Bernard.
La même étude a ensuite cherché à démontrer que l’influence la plus marquante ne résiderait pas tant dans la durée d’exposition que dans le contexte dans lequel les plus jeunes sont exposés à la télévision.
En effet, ces chercheurs ont constaté une différence significative de 1,5 point de QI entre les enfants qui regardent leur téléviseur durant les repas et ceux qui ne le regardent pas.
Écrans et enfants : un neurologue met en garde les parents contre les non-dits…
Cette constatation va à l’encontre des conclusions des études menées par le neurologue et lanceur d’alerte au discours franc et direct Michel Desmurget.
Dans une entrevue accordée à Raphaël Brami, publiée dans « Les pros de la petite enfance« , l’auteur de « La Fabrique du Crétin Digital » a exposé à cœur ouvert tout ce que les entreprises et les lobbys auraient préféré garder secret.
Après de longues années de recherche ininterrompue, le médecin spécialisé en neurosciences cognitives affirme de manière catégorique les effets nocifs des écrans sur les enfants de moins de 7 ans, ne laissant aucune place au débat.
En principe, « toutes les institutions de la planète sanitaire sont d’accord, poursuivait-il. Par exemple à Taïwan, cela est considéré comme de la maltraitance jusqu’à 2 ans et vous risquez une amende », ajoutait-il.
De son côté, « l’OMS dit que c’est mieux de ne pas exposer les enfants aux écrans jusqu’à 5 ans », a-t-il rappelé.
Ce n’est pas tout. « L’Académie Américaine de Pédiatrie préconise qu’il n’y a aucune exposition aux écrans avant 2 ou 3 ans, et même le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a mis la barre à 3 ans ».
Mis à part le « rapport assez étrange de l’Académie des Sciences publié en 2013, certifiant que les tablettes étaient géniales pour les bébés, je ne connais pas une seule institution qui propose l’exposition des plus jeunes aux écrans », a-t-il fait bien mention.
Cependant, ce ne sont les seuls arguments ténors de Michel Desmurget pour expliquer le danger réel des écrans pour les enfants.
« Dans l’idéal, affirmait le neurologue, je préconise une non-exposition avant 6 ans. En réalité, l’âge de 3 ans a juste été établi comme une sorte de « norme » afin que les entreprises et lobbys ne passent pas pour des monstres à coller des écrans (…) », déclarait-il.
Le cerveau humain, « surtout pour les petits enfants et les bébés (…) n’a jamais été fait pour ce « bombardement numérique ». Il a été fait pour les interactions humaines, pour le sommeil (…) ».
Notons cependant que le médecin ne parle pas d’une exposition passive des enfants, telle que lorsqu’ils se retrouvent devant « des écrans publicitaires ou un ordinateur sur lequel ils vous voient travailler ».
L’auteur de « TV Lobotomie: La vérité scientifique sur les effets de la télévision » évoque plutôt « d’une exposition quotidienne d’environ 3 heures d’écrans récréatifs tels que jeux vidéo et dessins animés ».
Dans ce cas précis, « il n’y aucun usage positif des écrans pour les enfants de cet âge. Dans certaines circonstances de la vie quotidienne, on peut penser que c’est pratique de donner un écran à un enfant pour le calmer et canaliser son attention, mais cela n’a que des effets négatifs sur la structuration de son cerveau », précisait-il de façon catégorique.
Les parents peuvent vérifier eux-mêmes…
Si certains scientifiques peuvent également affirmer le contraire, Michel Desmurget n’invite pas les parents soucieux du développement psychomoteur équilibré de leurs enfants à le croire sur parole.
Au contraire, il leur offre plutôt la possibilité de le vérifier par eux-mêmes grâce à des expérimentations très simples.
« La différence entre ces pseudo-experts et moi, c’est que je ne vous demande pas de me croire ! Je vous donne dans mon livre les moyens de vérifier tout ce que j’avance ».