Le nombre de conducteurs passant à l’E85 a augmenté de plus de 300% ces dernières années, selon le collectif bioéthanol. Au micro du Parisien, un haut fonctionnaire de Bercy dit que si la part du superéthanol continue de croître, le phénomène sera un souci pour les finances publiques, tels les véhicules électriques. Cependant, il n’y a qu’une seule solution pour y remédier : l’imposition.
L’E85 ne fait pas l’unanimité
Le collectif bioéthanol regroupe des experts en la matière. Selon leurs recherches, ce ne sont pas les 74 % du nombre des automobilistes qui ont passé à l’E85. Toutefois, ce ne serait pas dû aux bénéfices écologiques de ce carburant, mais à son prix (0.80 € le litre en moyenne).
De plus, l’enquête a révélé que 42% des clients de la programmation de leur auto (69%), ou ceux souhaitant acheter des véhicules convertis à cette énergie (31%), sont des salariés (30,74%). Aussi, des ouvriers pour 12,36% d’entre eux utilisant une voiture tous les jours, connaissant des baisses de leur pouvoir d’achat.
Néanmoins, cet enthousiasme, justifié par la volatilité des prix du carburant, n’est pas du goût de tout le monde. En effet, les groupes écologistes lui reprochent de se substituer aux cultures vivrières, alors même que ses cultures constitutives, notamment la betterave, n’occupent que 0,7 % des terres agricoles. Les mêmes groupes accusent également ces plantes de consommer trop d’eau. En outre, l’E85 a un ennemi officiel du côté de Bercy.
42 milliards pour la taxation sur les carburants
Comme vous pouvez l’imaginer, les finances de l’État sont à moitié équipées. Cela dit, l’État est sceptique quant à la réduction du budget, même d’un petit montant. Le superéthanol n’a pas de côte à Bercy, car le carburant rapporte annuellement 42 milliards sous forme de taxes. Par conséquent, les financiers publics ont accepté de fermer les yeux tant qu’il reste confidentiel. En revanche, ils sont inquiets depuis que le pétrole vert est devenu à la mode. Une préoccupation qui concerne aussi les véhicules électriques.
Si le ministère soupçonne cette gêne, il n’y aura pas encore de témoignage formel. Par contre, le Parisien a recueilli celui d’un haut fonctionnaire, anonyme bien sûr. Il a dit : « Que le jour où l’immense majorité des voitures auront basculé en électrique, et peut-être en partie au superéthanol, il faudra inventer une nouvelle fiscalité ». Cela dit, nos doutes se sont révélés vrais.