La réforme des retraites risque de faire flamber les dépenses de santé, révèle l’Insee. On vous décrypte tout.
La réforme des retraites risque de faire flamber les dépenses de santé, révèle l’Insee
Des chercheurs de l’Insee ont réalisé une étude sur les dépenses de santé suite à la réforme des retraites de 2010. Les résultats sont sans équivoque : retarder l’âge de départ à la retraite entraînerait une hausse notable des dépenses de santé à court terme.
Le journal Les Echos rappelle que la réforme de 2010 a augmenté progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, avec un délai de quatre mois par génération. Le texte a aussi repoussé l’âge d’annulation de la décote de 65 à 67 ans.
Durant la période de juillet 2010 à mai 2011, correspondant à l’annonce de la réforme et aux départs des premiers travailleurs prenant leur retraite, « la consommation de soins médicaux et les absences pour maladie parmi les salariés » ont connu une forte augmentation.
Le fait de retarder le départ à la retraite contribuerait selon l’Insee, à faire exploser les dépenses de santé, du moins à court terme.
“Une augmentation modérée (quatre mois) des âges d’ouverture des droits et d’annulation de la décote augmente substantiellement la probabilité d’absence pour maladie chez les salariés du secteur privé âgés de 54 ans et plus”, dévoile l’étude.
En pratique, avec la mise en place de la réforme, on constate qu’il y a une augmentation d’environ 12 % de la probabilité d’être absent au moins une fois pour cause de maladie pour les hommes, et de 10 % pour les femmes se rapprochant de l’âge de la retraite.
En ce qui concerne les soins médicaux et les coûts associés pour la sécurité sociale, “le report de la retraite augmente la probabilité de consulter un spécialiste et conduit in fine à une hausse des dépenses de santé, en particulier parmi les salariés dont les dépenses de santé sont initialement faibles”.
Qu’en est-il de la réforme 2023 ?
Selon les auteurs de l’étude, le fait de devoir « renoncer à ses projets peut engendrer une détresse psychologique et affecter le bien-être physique ».
Les économistes affirment que les « personnes déjà malades » ou en situation de « souffrance » auront tendance à « recourir à davantage de soins, sachant qu’elles devront travailler plus longtemps ».
« En conséquence, admet l’Insee, (…) nous ne savons pas si (ces effets) persistent sur le moyen ou le long terme » sachant que la réforme des retraites qui entre en vigueur à partir du 1er septembre 2023 allonge la durée de travail de 3 mois par génération (et non 4) et qu »elle ne touche pas à l’âge d’annulation de la décote qui est toujours fixé à 67″.