Inquiets face à l’augmentation progressive de la dette publique, des déficits budgétaires ainsi que des risques potentiels de détérioration de la situation en France, une majorité de Français soutient de plus en plus la réduction des aides sociales et la diminution des effectifs de fonctionnaires, selon un sondage réalisé par Odoxa – Backbone Consulting pour Le Figaro.
La France vit-elle au dessus de ses moyens ?
La grande majorité des citoyens estime que la France vit au-dessus de ses moyens. Alertée par la détérioration de la note du pays et la dette publique qui frôle déjà les 3000 milliards d’euros, sans parler du niveau record des déficits budgétaires, la population se montre plus raisonnable que l’ensemble des dirigeants et exige par conséquent le retour immédiat à l’orthodoxie budgétaire.
Selon les résultats du récent sondage réalisé par Odoxa – Backbone Consulting pour le compte du journal Le Figaro, 52% des Français estime que la France devrait s’engager de façon urgente dans la lutte contre les déficits, même si cette action impliquerait un ralentissement de l’économie.
Pour cela, 62 % des personnes interrogées estiment qu’il est primordial de réduire le déficit public à moins de 3 % du PIB et de maintenir le ratio d’endettement à un maximum de 108,3 % du PIB d’ici 2027.
Par ailleurs, suite réduction de la note de la France a été réduite par Fitch à la fin du mois d’avril dernier, 67% des Français considèrent qu’une nouvelle dégradation serait préjudiciable pour l’économie nationale.
La même inquiétude a été observée, note Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa, « en 2012 lors de la perte du triple A de la France qui fut un événement extrêmement marquant pour les esprits ».
Près de 60% des sondés blâment le gouvernement, estimant que ce dernier dépense trop. Par contre, 21% pensent qu’il pourrait dépenser davantage, tandis que 19% estiment que les dépenses sont adéquates.
Bref, la priorité donnée à l’économie diverge d’une tendance politique à l’autre. En effet, 58% des sympathisants de gauche soutiennent le renforcement économique, tandis que 58% des sympathisants de droite, y compris l’extrême droite, souhaitent une réduction des déficits et des dépenses.
Selon Céline Bracq, « les sympathisants de Renaissance – qui rejoignent souvent ceux de la droite sur les questions économiques — ne sont sur ce sujet pas sur la même ligne : 58% préfèrent que la France soutienne l’activité économique quitte à augmenter la dépense publique et les déficits ».
La majorité des Français soutient la réduction des aides sociales et des effectifs de fonctionnaires !
En ce qui concerne la méthode permettant d’atteindre rapidement une réduction des dépenses publiques, les opinions des Français sont catégoriques. Environ 60 % sont favorables à la diminution des aides sociales, tandis que 58 % préconisent la réduction du nombre de fonctionnaires.
« Les chiffres évoqués par Gabriel Attal en annonçant ses propositions contre la fraude sociale y sont probablement pour quelque chose », analyse Cécile Bracq.