Go Sport, Camaïeu, Kookaï, San Marina : Pourquoi ces enseignes de prêt-à-porter sont-elles en difficulté financière ?

Go Sport, Camaïeu, Kookaï, San Marina : Pourquoi ces enseignes de prêt-à-porter sont-elles en difficulté financière ?
Go Sport, Camaïeu, Kookaï, San Marina : Pourquoi ces enseignes de prêt-à-porter sont-elles en difficulté financière ?-© Getty images

Cela fait de nombreux mois que des entreprises du secteur de la mode sont dans la tourmente avec la multiplication des plans sociaux d’une part, et des procédures de redressement judiciaire et des liquidations d’autre part.

Go Sport, Pimkie, Camaïeu, Celio, Kookaï, San Marina, La Halle : Pourquoi ces enseignes de prêt-à-porter sont-elles en difficulté financière ? Le point avec l’équipe rédactionnelle d’Il Est Encore Temps.

« Les gens sacrifient l’habillement pour boucler les fins de mois » !

« D’abord les gilets jaunes avaient paralysé les commerces, puis les grèves contre la réforme des retraites, ensuite le Covid, et maintenant l’inflation« , liste Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris Cité, auprès du portail actu.fr.

« Les actuelles tensions sur le pouvoir d’achat des ménages les contraignent à faire des arbitrages : les gens sacrifient l’habillement pour boucler les fins de mois », avance l’économiste.

« Et puis, souligne celui qui est aussi cofondateur de l’Observatoire Société & Consommation (ObSoCo), c’est un poste budgétaire qui répond à un besoin largement couvert : nos placards sont déjà pleins de vêtements ».

D’ailleurs, se demande-t-il : » a-t-on vraiment besoin d’en avoir d’autres ? »

Selon toujours Philippe Moati, la valeur du marché a baissé depuis 2008. La part de l’habillement dans le budget des ménages ne cesse de diminuer au fil des ans.

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Sans compter, avance-t-il, que « le prix du vêtement a beaucoup baissé, notamment en raison de l’innovation de la fast-fashion développée par des magasins à l’instar de Zara ou encore de H&M ».

« Ces derniers misent sur le renouvellement rapide des collections et des bas prix pour susciter le désir en permanence et convaincre l’acheteur que si l’habit lui plaît, il faut le prendre tout de suite pour ne pas laisser passer la bonne affaire. »

« Les marques premium comme Bash, Sézane, ou Petit Bateau sont tirées vers le haut, et dans le même temps, on a un nivellement par le bas avec l’ultra fast fashion. Par conséquent, toutes les marques qui se trouvent entre les deux sont perdantes à cause de cette concurrence par les prix », estime pour sa part le président de la Fédération française du prêt à porter féminin.

Et Philippe Moati de conclure que « toutes les boutiques milieu de gamme souffrent, et à force de prendre des coups, certaines tombent ».