Fin du quoi qu’il en coûte : les bénéficiaires des aides sociales vont-ils le payer cash ? Le point sur la question.
Les 20 millions de Français concernés par le RSA, la prime d’activité ou encore les allocations logement ont matière à s’inquiéter face à la décision d’Élisabeth Borne qui cherche à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs si « trop » d’emplois restent vacants. Fin du quoi qu’il en coûte : les bénéficiaires des aides sociales vont-ils le payer cash ?
Les bénéficiaires des minima sociaux ne vont-ils pas payer cash la fin du quoi qu’il en coûte ?
Devant les difficultés de recrutement rapportées par les entreprises, et dans son objectif de vouloir se rapprocher du plein-emploi (soit un taux de chômage d’environ 5 % contre les 7,4 % actuel) , l’exécutif veut à nouveau modifier les règles d’indemnisation du chômage.
Un projet de loi en ce sens est d’ailleurs présenté ce 7 septembre dernier en conseil des ministres.
L’exécutif veut mettre en place des règles « plus incitatives » à la reprise d’emploi, soit de changer les indemnités perçues par les chômeurs selon l’état du marché de l’emploi.
Le gouvernement entend s’inspirer du modèle en vigueur au Canada, où le montant des allocations est fonction de la bonne ou de la mauvaise santé économique, mais sans pour autant calquer ce modèle à l’échelon régional.
C’est un projet qui peine encore pour l’heure, à convaincre les partenaires sociaux.
« Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit » !
« Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit », revendique Olivier Dussopt, le ministre du Travail.
Sommes-nous certain de pouvoir faire baisser le nombre de chômeurs grâce à cette réforme ?
Ce type de mécanisme avance Stéphane Carcillo, économiste à l’OCDE, permettrait d’« assurer une bonne indemnisation et un retour à l’emploi rapide, tout en équilibrant les comptes de l’assurance chômage ».
Sauf que les spécialistes ne sont pas tous du même avis. Bruno Coquet, expert reconnu des questions de chômage à l’Observatoire des conjonctures économiques (OFCE), rappelle que seuls « 40 % des demandeurs d’emploi » reçoivent des indemnités chômage.
Pourquoi, s’interroge-t-il, les 60 % restants « n’acceptent pas les emplois ? »
Le modèle canadien « fait joli sur le papier », mais il « va surtout frapper des personnes qui ont des difficultés pour trouver un emploi », ne manque pas de souligner Jean-François Foucard (CFE-CGC).
3 paramètres peuvent ainsi potentiellement changer. A savoir le montant de l’indemnisation, les critères d’éligibilité ainsi que la durée d’indemnisation.
Ce sont « plutôt les critères d’accès à l’indemnisation à taux plein et la durée d’indemnisation à taux plein qui peuvent être des clés de discussion », fait savoir Olivier Dussopt, qui exclut le premier paramètre.