Comme indiqué par Matthieu Lemoine dans les colonnes du Parisien, « l’inflation alimentaire a pris le relais de l’inflation énergétique comme principal moteur de la hausse des prix, elle devrait atteindre son pic vers la fin du premier semestre ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette mesure tombe visiblement mal.
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Fin des grosses promotions dans les supermarchés, cette redoutable décision des Parlementaires !
Cette mesure est incluse dans la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille, qui modifie, à titre expérimental, les relations commerciales entre les supermarchés et leurs fournisseurs.
La version de compromis a été adoptée lors d’une commission mixte paritaire réunissant sept députés et sénateurs.
Le texte doit maintenant être présenté en séance publique le 21 mars au Sénat, suivi de l’Assemblée nationale le lendemain pour être définitivement adopté.
Cette décision est en ligne avec l’objectif de garantir des relations commerciales plus équilibrées entre les acteurs de la grande distribution et les fournisseurs.
« Le lobby des multinationales va-t-il gagner ? En pleine période d’inflation, les Parlementaires veulent voter la fin des grosses promotions sur les produits d’hygiène et d’entretien : lessives, savons, rasoirs, produits pour lave-vaisselle, etc.« , déplorait Michel Edouard-Leclerc sur Twitter.
Comme rapporté sur le site francetvinfo.fr, les sénateurs et députés français ont décidé d’instaurer une mesure expérimentale visant à limiter les rabais sur les articles non alimentaires à 34%.
Cette décision implique la fin des réductions allant jusqu’à -70% sur des produits tels que les shampooings, les crèmes ou encore les lessives.
Les élus ont également convenu d’interdire les super-promotions sur les produits d’hygiène, tels que les couches ou les gels-douche, suite à une victoire des sénateurs.
Lors d’une première lecture, ces derniers ont voté en faveur de l’arrêt des « promos chocs », estimant qu’elles étaient « destructrices de valeur pour des centaines de PME françaises », comme rapporté sur le site du Sénat.
Selon la commission des affaires économiques de la chambre haute, ces offres sont largement financées par les fabricants, qui vendent leurs produits à un prix très bas, voire à perte.
Au cours de la commission mixte paritaire, les parlementaires ont donc décidé de protéger les fournisseurs.
Selon la rapporteure centriste du Sénat, Anne-Catherine Loisier, cet accord vise à corriger « le déséquilibre du rapport de force dans les négociations commerciales » entre les fabricants et les distributeurs.
L’Association nationale des industries alimentaires, qui défend les intérêts des industriels de l’alimentation, a salué le travail des parlementaires pour « garantir une rémunération plus équitable des agriculteurs, combler des vides juridiques sources d’instabilité économique pour les entreprises » et « rétablir l’équilibre » entre les industriels et leurs acheteurs.
« C’est une folie ! » a réagi le PDG de Système U, Dominique Schelcher.
Les distributeurs ont vivement réagi à la mesure de plafonnement des promotions sur les produits d’hygiène, estimant qu’elle était « irresponsable et inflationniste ».
La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a ainsi dénoncé une mesure qui risque de « frapper les Français les plus en difficulté, en accroissant sans aucune raison les marges des quelques géants du secteur ».
Pour les distributeurs, cette disposition est une véritable atteinte à la liberté de commerce et va à l’encontre de l’intérêt des consommateurs.
Le professeur d’économie à l’université Paris Cité, Philippe Moati, estime ainsi que « les esprits chagrins diraient que le moment est mal choisi » pour adopter une telle mesure.
Selon lui, le pouvoir d’achat des ménages doit être préservé dans le contexte actuel.
De son côté, le président de Système U, Dominique Schelcher, a exprimé sa colère sur Twitter, qualifiant cette disposition de « folie ».
Il pointe du doigt l’incohérence du Parlement, qui d’un côté demande un trimestre anti-inflation et de l’autre, limite les promotions.