Mégane Lombard vit un cauchemar, car à 24 ans, elle hérite d’une maison et d’un squatteur. En fait, ce dernier doit 11 500 euros de loyer et refuse de partir. Par conséquent, la situation est financièrement intenable pour elle.
Une longue procédure jusqu’à son expulsion de la maison
Le tribunal l’a convoquée le 1er avril 2022. Cependant, le locataire n’était pas au rendez-vous. Alors, l’audience a été reportée de quelques semaines. Le décret d’expulsion et de remboursement de la dette a été prononcé le 16 juin. Pourtant, quatre mois et demi plus tard, rien n’a changé.
L’ordre d’expulsion n’a pas été exécuté avant la trêve hivernale qui a commencé le mardi 1er novembre. Or, l’armistice ne prendra fin que le 31 mars 2023. Cela dit, le locataire ne peut pas être expulsé de l’appartement pendant cette période. « Aujourd’hui, je me retrouve sans logement, car les procédures d’expulsion prennent un temps inimaginable », a lancé Mégane.
La maison est au bout d’une allée. Néanmoins, le locataire a installé une chaîne et un cadenas pour verrouiller l’accès. Ce, afin que personne ne puisse frapper à la porte au-delà de la barrière. De plus, la porte du garage est également fermée. Dehors, on peut voir que le chemin n’est pas entretenu. Et au milieu de cette folle végétation, on peut apercevoir des chats errants.
La trêve hivernale a débuté…
La propriétaire ajoute : « Je me bats depuis des mois à passer des coups de téléphone. J’ai remué ciel et terre pour qu’il soit expulsé avant la trêve hivernale ». Mais, aucun résultat. Elle a cumulé des rendez-vous avec un avocat, la conseillère départementale. Elle a aussi envoyé une lettre au sous-préfet expliquant sa situation. « Ce dernier, très compréhensif, m’a dit faire tout son possible pour l’expulsion au plus vite », explique Mégane Lombard.
Le 26 octobre, tout a complètement basculé. En effet, lorsque la jeune femme contacte la sous-préfecture : « On m’annonce un changement de sous-préfet et on me dit que la nouvelle sous-préfète ne veut pas donner son accord et refuse l’expulsion du locataire. Comment est-ce possible ? »
Déçue par les autorités, Mégane est venue à Fressenneville ce week-end. En fait, elle a accroché un drap sur la clôture avec l’inscription squatteur et quelques autres messages. Elle ne veut pas abandonner jusqu’à ce qu’il soit mis dehors. Mégane est déterminée à continuer à se battre et, le week-end dernier, a installé une tente et deux tabourets devant sa maison. « Je ferai justice moi-même, pour ma mère qui s’est sacrifiée pour cette maison, pour moi, et pour tous ceux dans l’ombre qui vivent la même chose aujourd’hui », a-t-elle dit.
La nouvelle sous-préfète décale l’expulsion
Pour Mégane, la décision prise la semaine dernière par la nouvelle sous-préfète de l’arrondissement d’Abbeville est inconcevable. En effet, Christine Royer, qui a pris ses fonctions le lundi 24 octobre 2022, s’est prononcée contre l’expulsion du locataire.
D’ailleurs, cette dernière a dit : « Je n’ai pas souhaité signer cette expulsion à la veille de l’entrée en vigueur de la trêve hivernale ». Elle confie ne pas nuire au bien-fondé de l’expulsion, mais elle « ne souhaite pas créer une précarité en période hivernale sans que nous puissions avoir une proposition de relogement pour le locataire, ce que je n’ai pas vu au dossier ».
Vendredi dernier, la sous-préfète indiquait qu’elle mettrait le locataire « en tête de liste à la fin de la trêve hivernale ». Une proposition qui fâche la jeune propriétaire : « Moi, par contre, je peux passer l’hiver dans la rue ? ».