Ce risque de coupures de téléphone fait suite aux dernières prévisions de RTE prévenant mi-novembre d’un risque « élevé » de tensions sur le système électrique en janvier. Pour cause, les réacteurs nucléaires d’EDF ont redémarré plus lentement que prévu.
Coupures d’électricité et « blackout » cet hiver ?
Mercredi, la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, a déclaré que le réseau mobile français pourrait avoir un problème cet hiver. En conséquence, cela pourrait impacter « l’accès aux services de numéro d’urgence » en cas de coupures de courant temporaires et localisées. Précisément, cela pourrait arriver vu les pénuries d’électricité.
En effet, lors d’une audition devant la Commission des affaires économiques du Sénat, elle a indiqué qu’« Il est illusoire d’imaginer qu’en cas de délestage, on saura maintenir un service continu pour l’ensemble des Français. Les services mobiles, s’ils sont éteints dans une zone géographique pendant deux heures, il n’y aura pas d’accès aux services de numéro d’urgence pendant un temps ». On parle d’interruptions temporaires ciblées de l’alimentation qui atténuent le système en cas de surtensions. Cela, en basculant le fonctionnement du gaz et de l’électricité sur un autre mode, et éviter le « blackout ». Autrement dit, une panne généralisée et contrôlée au cas où il y a des tensions entre l’offre et la demande.
Électricité : les hôpitaux et les prisons priorisés
Des récentes prévisions du gestionnaire du réseau de haute tension RTE a causé cette crainte de coupures. En effet, ce dernier a averti à la mi-novembre que le redémarrage des réacteurs nucléaires d’EDF serait plus lent que prévu. Mettant la tension du réseau à un risque « élevé » en janvier. Ce n’est qu’en « tout dernier recours » qu’Enedis pourrait procéder à des « délestages » à la demande de RTE.
Ainsi, les 28 agences de conduite régionale d’Enedis, les « tours de contrôle » de la sécurité du réseau de distribution, se chargeront d’activer à distance ces coupures tournantes de deux heures sur l’ensemble du territoire. Hormis les quelque 14 000 sites prioritaires identifiés par le décret du 5 juillet 1990. Y compris la défense et la production d’électricité, mais aussi les hôpitaux et les prisons.
Les réseaux téléphoniques non priorisés
« Malheureusement, les réseaux télécoms ne sont pas comme des sites prioritaires », a indiqué Mme Heydemann. Tandis que les téléphones portables sont devenus le moyen principal des Français. Cela, pour joindre les services de secours et le numéro d’urgence 112. « C’est un sujet sur lequel Orange et la Fédération des télécoms alertent le gouvernement depuis le début de l’année 2022. »
« Il pourrait y avoir des situations où la lumière fonctionne dans un appartement, mais les (réseaux) mobiles ne fonctionnent pas parce que la tour est dans une zone délestée, et vice-versa », a appuyé la directrice d’Orange. Cela donnerait « des situations assez inédites ».