Dans le crédit immobilier, l’apport personnel des emprunts connaît une forte hausse de près de 20% sur un an. Selon le réseau de courtiers Cafpi, cela s’élève à 60 039€ au troisième trimestre 2022 pour les primo-accédants. Et cela concerne tous les profils d’emprunteurs comme les secundo-accédants et les investisseurs.
Crédit immobilier : l’apport moyen flambe considérablement
L’accès au crédit immobilier devient de plus en plus difficile, surtout en ces temps d’inflation. En effet, l’apport moyen d’un emprunteur primo-accédant a flambé entre le premier trimestre 2021 et le troisième trimestre 2022. Ainsi, l’apport moyen a évolué de 48 803€ à 60 039€. Et avec cela, le taux d’apport a aussi connu une hausse jusqu’à 18%. Ce dernier se rapporte à la part de l’apport personnel dans le montant total du crédit. Et pour les secundo-accédants, l’apport moyen connaît aussi une flambée mémorable, malgré qu’ils aient de meilleurs dossiers. En effet, on a observé une hausse de 16 000€ entre le même intervalle de temps. Et chez les investisseurs, on observe une hausse d’environ 18% depuis le début de l’année 2021.
Il existe de nombreuses raisons pour expliquer ces flambées mémorables. En effet, le taux d’effort des ménages n’a plus le droit d’aller au-delà de 35% sauf pour 20% des dossiers. Ce taux se rapporte à la part de revenus nets avant impôt consacrés au remboursement d’un crédit. En fait, cette contrainte vient de la HCSF, un organisme sous la tutelle de Bercy. D’ailleurs, le président de Cfpi, Olivier Lendrevie, a fait des déclarations sur le sujet. Il a alors dit : « Pour pouvoir passer sous le seuil des 35% d’endettement, les ménages sont contraints d’emprunter des sommes moins importantes et de faire baisser les mensualités en augmentant le niveau d’apport. »
Augmenter l’apport permet de respecter les 35% d’endettement
Aussi, cette hausse de l’apport personnel peut aussi venir du souci sur le taux d’usure. Ce dernier se rapporte au taux annuel effectif global maximum auquel les banques peuvent accorder des prêts. Et la Banque de France recalcule ce taux plafond tous les trois mois. Il faut savoir que ce taux s’élève à 3,05% pour les crédits de 20 ans et plus depuis le 1er octobre dernier. Toutefois, la hausse du taux d’usure va plus lentement que celle des taux de crédit. Et cela restreint la marge de manœuvre des banques, en les privant de faire de nombreux prêts.
Ainsi, Olivier Lendrevie a ajouté sur le sujet : »À cause du taux d’usure, les banques ne peuvent plus répercuter le coût de l’argent sur leurs clients en augmentant les taux. Plutôt que de perdre de l’argent en maintenant des taux bas, certains établissements bancaires préfèrent stopper leur production de crédit immobilier. Cela provoque une réduction de l’offre de crédit et seuls les meilleurs dossiers parviennent encore à décrocher un emprunt. »
Toutefois, ce phénomène augmente d’office le montant de l’apport moyen. En effet, les dossiers les plus fragiles se retrouvent écartés du marché du crédit à cause de cela.
La crise sanitaire, causée par la Covid-19, aurait aussi pu faire partie de ces causes. En effet, les ménages ont atteint des niveaux record côté épargne durant cette crise. Et cela a apporté une amélioration des dossiers de certains emprunteurs.