Le samedi 3 juin dernier, des milliers de motards, opposés au contrôle technique des deux-roues qui sera appliqué d’ici la fin de l’année, ont exprimé leur mécontentement lors d’une manifestation. Si le gouvernement maintient sa position, ils prévoient d’entreprendre des actions encore plus contraignantes durant la saison estivale. Décryptage.
« Les conducteurs de deux-roues font face à une triple peine »
Après neuf longues années de discussion houleuse, le projet est enfin sur le point de prendre forme. En effet, les motards vont bientôt être soumis à un contrôle technique obligatoire de leurs motos.
Le Conseil d’État a récemment donné au gouvernement une échéance de seulement deux mois pour se conformer à la législation européenne adoptée depuis 2014, et pour mettre en place un arrêté régissant ce dispositif.
« Le ministre Clément Beaune, présentera les modalités et le calendrier du contrôle technique dans les jours qui viennent, informe le cabinet du ministère des Transports. À cette occasion il rencontrera les associations de motards, assure-t-on. Deux textes d’application ont été élaborés et seront soumis ensuite à consultation publique prochainement, pour une entrée en vigueur de cette mesure d’ici à la fin de l’année », précise-t-on.
Une perspective qui préoccupe énormément de nombreux motards à travers tout le pays. Afin de manifester leur solidarité, environ 1500 motards, selon les chiffres officiels de la Fédération française des motards en colère (FFMC), ont défilé samedi après-midi dans les rues de la capitale parisienne, faisant résonner leurs klaxons à plein volume.
Face à la pression des écologistes, les détenteurs d’un permis moto, qui sont aujourd’hui environ 2,5 millions, font face à un nombre croissant de restrictions. La mise en œuvre de ces mesures ne fait qu’accentuer leur exaspération.
«Les conducteurs de deux-roues font face à une triple peine : des contrôles techniques qu’il faudra payer, la mise en place d’un stationnement payant à Paris depuis septembre et, surtout, celle des zones à faible émission (ZFE) dans de nombreuses villes qui privent d’accès beaucoup de gens aux centres-villes », décrie le coordinateur de la FFMC pour Paris et la petite couronne, Jean-Marc Belotti,
« Ce contrôle est inutile, déclare-t-il haut et fort. Grâce à la réforme du permis de conduire moto, il y a eu une baisse de 19% des accidents mortels en dix ans, avec un taux de mortalité lié au mauvais état des motos de seulement 0,3% », a-t-il fait bien mention.
Contrôle technique deux-roues : cette demande étonnante des motards…
Cependant, selon une étude réalisée par BPCE, la grande majorité des motards (80%) expriment un intérêt pour des stages de sensibilisation aux dangers de la route.
De plus, ils souhaitent bénéficier d’incitations pour l’entretien régulier de leurs véhicules chez des garages partenaires, éventuellement accompagnées de remises. Ces demandes surprenantes pourraient inspirer le gouvernement à explorer de nouvelles pistes.