in

Ce hôtelier-restaurateur contraint à payer 54 000 euros à un couple de serveurs qui n’a jamais travaillé pour lui

Ce hôtelier-restaurateur contraint à payer 54 000 euros à un couple de serveurs qui na jamais travaillé pour lui
Ce hôtelier-restaurateur contraint à payer 54 000 euros à un couple de serveurs qui n'a jamais travaillé pour lui !-© PEXELS

Antoine Stoeckel, directeur de l’hôtel-spa Le Clos des Sources à Thannenkirch (68), a été condamné par le Conseil de Prud’hommes de Colmar à indemniser un couple de serveurs dont le contrat saisonnier a été annulé le jour même du premier confinement.

Une situation inédite à laquelle le patron de « Le Clos des sources » n’a jamais encore été confronté. Antoine Stoeckel déclare avec conviction et émotion qu’ »en 43 années à la tête de son établissement, il n’a jamais été convoqué devant les prud’hommes ». L’hôtelier-restaurateur a été contraint à payer la somme de 54 000 euros à un couple de serveurs qui n’a jamais travaillé pour lui.

Ce hôtelier-restaurateur contraint à payer 54 000 euros à un couple de serveurs qui n’a jamais travaillé pour lui

Anaïs Stoeckel, la fille d’Antoine Stoeckel, raconte comment ils ont recruté un chef de rang en février 2020 avec de bonnes références, qui leur a présenté sa compagne qu’ils ont embauchée comme serveuse.

Le couple avait signé un contrat de neuf mois qui devait débuter le 18 mars 2020, jour du premier confinement.

Suite aux recommandations de leur cabinet comptable et dans le contexte de flou administratif de l’époque, ils n’ont pas réussi à mettre en place le chômage partiel à temps, et le couple ne leur a plus donné de nouvelles.

« Il fallait prendre des décisions sans possibilité de retour en arrière, de correction ou de régularisation », justifie Anaïs Stoeckel.

En juin, Antoine Stoeckel a proposé au couple de serveurs de reprendre leur travail après la réouverture de l’établissement, mais ils ont refusé avec froideur.

Cependant, le 20 juillet, « ils ont assigné l’entreprise devant les prud’hommes, réclamant 54 000 € pour neuf mois de salaire, sans avoir travaillé une minute ».

Le restaurateur a fourni les échanges de SMS avec le chef de rang pour prouver leur bonne foi, mais les juges ont considéré que cela établissait la poursuite d’un contrat moral entre les parties.

« Le couple a su profiter de la situation », estime Antoine Stoeckel, qui rejette les accusations d’abandon.

Depuis, « les contrats de travail de l’entreprise font 12 pages »

Le couple de serveurs n’ayant jamais travaillé pour l’hôtel, a remporté leur affaire devant les prud’hommes.

Cependant, le Clos des Sources a pu récupérer une partie de la somme grâce à l’assurance de son cabinet comptable qui avait mal conseillé l’établissement.

Cette situation a coûté près de « 6 000 € en frais d’avocats et franchise de 1 500 €. » Depuis, « les contrats de travail de l’entreprise font 12 pages« , déplore l’entrepreneur.