Le projet de loi de finances 2023, concernant le carburant, permet aux véhicules diesel de rouler avec de l’huile de cuisson filtrée et traitée. C’est une pratique vertueuse maintenant que les prix à la pompe explosent. Cependant, cela demande une certaine maîtrise. Si vous n’en avez pas, abstenez-vous. Sinon, votre véhicule risque d’être endommagé.
La collecte d’huile de friture
Du point de vue de tri des déchets et d’éco-responsabilité, l’huile de friture est un déchet recyclable comme le carton et le plastique. Toutefois, le processus est différent. En fait, Roule ma frite explique que « Les huiles alimentaires usagées doivent être stockées dans des fûts isolés et identifiés, placés sur rétention dans le local ‘déchets’ prévu à cet effet. Leur collecte doit se faire par une entreprise agréée, car elles ne doivent pas être souillées ou diluées par d’autres produits ».
Quels types d’huiles choisir ?
Les frites en sont un excellent exemple. Pour l’instant, seules les huiles utilisées dans l’industrie alimentaire, la restauration collective ou en vente dans le commerce sont autorisées. Par ailleurs, elles doivent être d’origine animale ou végétale. Ensuite, ces huiles sont traitées et filtrées.
À noter qu’elles ne peuvent pas être mises directement dans le réservoir d’un véhicule. En effet, tout le monde devrait s’équiper d’un filtre à huile comme ceux que l’on trouve dans les friteuses et gérer sa propre consommation. Il est également possible de se rapprocher d’associations locales.
Sachez que 10 litres d’huile usée traitée correctement donnent 8 litres de carburant. Les possibilités sont infinies. En fait, la France consomme 70 millions de litres d’huile de cuisson chaque année, mais seuls 26 millions de litres sont collectés et recyclés. En revanche, l’approvisionnement dans les stations-service n’est actuellement pas encore possible.
Carburant : qui peut rouler avec ?
Tous ceux qui ont une voiture diesel, adeptes de fritures. En fait, d’après l’association Roule ma frite, 30 % de l’huile usagée peut être mélangée au gazole. Effectivement, les véhicules à essence (E10, sans plomb, 95 ou 98) ne peuvent en bénéficier. Toutefois, on recommande d’aller étape par étape pour voir comment le moteur réagit.
« Il faut faire cela sur un véhicule bien entretenu : as-tu fait l’entretien de ton filtre à carburant, et de ton filtre à huile lors de la dernière vidange ? », questionne Roule ma frite, incitant à soulever le capot pour vérifier le fonctionnement de la machine. Les injecteurs devraient également être de haute qualité. D’ailleurs, une pompe d’injection de marque Bosch est recommandée par Roule ma frite.
Le texte des députés précise aussi que certaines adaptations techniques permettront l’utilisation de carburants 100% à base d’huile. En revanche, il faudrait que le véhicule soit équipé d’un système de bicarburation. Cela signifie qu’il peut fonctionner avec deux carburants différents, comme c’est le cas avec le GPL et le bioéthanol. Enfin, Roule ma frite donne un dernier conseil : « Adhérer à ce programme relève d’une démarche citoyenne. Il ne s’agit pas ici de profiter d’un carburant bon marché, mais bien de s’investir directement et concrètement dans la lutte contre le réchauffement climatique. »