CAF d’Amiens : « Il y a une montée de violence » des allocataires, les agents ont « la boule au ventre »

CAF dAmiens : Il y a une montée de violence des allocataires, les agents ont la boule au ventre
CAF d'Amiens : "Il y a une montée de violence" des allocataires, les agents ont "la boule au ventre"!- © AFP

 « Alors que des plaintes sont en cours, ces allocataires reviennent dans nos locaux, alors on a les larmes aux yeux, on a peur de les recevoir », indique une syndicaliste.

Effectivement, à la CAF d’Amiens, on note « une montée de violence » de la part des allocataires, « c’est palpable », les agents ont « la boule au ventre pour aller bosser », confie Jennifer Zou de CFDT.

CAF d’Amiens : « montée de violence » des allocataires, les agents ont « la boule au ventre » !

Ce vendredi 27 janvier, la Caf de la Somme a de nouveau été le théâtre, d’une agression physique contre un agent de l’organisme public. « Un vigile à terre », raconte un agent du service public auprès de france3.

L’agresseur présumé serait un ex-bénéficiaire de l’AAH (allocation adulte handicapé) venu réclamer le RSA, auquel il est éligible, le temps que sa demande de pension de retraite puisse être traitée par la CARSAT.

« Son dossier, explique la secrétaire du CSE, Jennifer Zou, était en attente depuis plusieurs semaines et, nous, on attendait des documents… alors il s’est fortement énervé ».

« Les coups sont partis(…) C’était hyper violent. »

Comme raconté par ce membre du bureau de la CFDT des Hauts-de-France, l’individu a commencé par « menacer sa collègue à l’accueil, avant de se bagarrer avec l’agent de sécurité, bousculant d’autres allocataires » dont une mère, et son nourrisson en poussette :

« Les coups sont partis, le vigile s’est défendu… c’était hyper violent. », se rappelle-t-elle. « Il était dans la provoc’. Il voulait absolument qu’on le « tape » ! Les gens n’ont plus rien à perdre. Ils se disent : « Peut-être que si je vais casser  l’agent, ça va bouger. »

L’accueil de la Caisse d’allocations familiales de la Somme a été fermé jusqu’à ce lundi. La raison ? Laura Martinet, directrice adjointe des locaux indique vouloir « écouter (ses) salariés et préparer la réouverture dans les meilleures conditions« .

Selon la syndicaliste, si les gens perdent aussi vite leur sang-froid, c’est notamment en raison des « délais de traitement qui deviennent inacceptables ». La preuve : ce même jour, indique-t-elle, elle avait régularisé un dossier remontant à l’année 2020.

« Je ne fais absolument pas de lien avec une difficulté dans un dossier », précise pour sa part la direction.

« On ressent une recrudescence de la violence dans la société, probablement liée au contexte socio-économique, dont nous ne sommes que le reflet, de la même manière sans doute que d’autres services publics« , explique Laura Martinet.