L’escroc utilisait un bien loué sur Airbnb ainsi que de faux documents d’identité pour piéger ses victimes.
Attention à la nouvelle escroquerie du moment baptisée l’arnaque au bail fantôme : beaucoup se sont déjà faits dépouillés. Témoignage.
Une certaine Anaël B s’improvise en agent immobilier. « Elle presse sa petite trentaine aux côtés des visiteurs, renseigne rapidement, ouvre les portes, ferme les fenêtres« , rapporte nos confrères de francetvinfo.fr.
Attention à l’arnaque au bail fantôme : beaucoup se sont faits dépouillés
L’appartement serait « à sa sœur », alors pas étonnant qu’elle n’ait pas réponse à tout.
Après 24 visites infructueuses, Michel W., 31 ans, chef de projet dans l’évènementiel, et son ami, cherche un appartement qui les rapprochera chacun de leur lieu de travail. Il tombe sur Anaël B. Elle enchaîne une trentaine de visites en tout.
Le lendemain, un coup de fil leur annonce que leur dossier a été retenu pour l’appartement Rue de Lamartine, dans le 9e arrondissement de Paris. Ils peuvent d’emblée emménager.
« Anaël B. leur envoie aussitôt le bail à signer, et le RIB, qui leur permettra de verser un dépôt de garantie de 2 940€ et régler d’avance un premier loyer de 1 550€ ».
Michel tique : le bail n’est pas encore signé ! Face à un appartement qui répond parfaitement à ses critères, il s’était dit qu’il fallait arrêter de voir le mal partout. « Il renvoie le bail signé mais avec des informations lacunaires, répond aux mails, pose les questions d’usage ».
Michel a eu le besoin de faire quelques recherches. Après quelques clics, il ne trouve aucune trace d’Anaël B. sur internet.
Il a également découvert que le compte qui figure dans le RIB qui lui a été fourni, à en-tête de l’agence du Crédit Lyonnais de Neuilly-sur-Seine Bagatelle, est plutôt celui d’une banque grenobloise.
En consultant son bail, Michel a remarqué que c’est finalement un bail vide, quasi-blanc. « Il faudra bien lire toutes les pages », explique le pseudo-agent immobilier au téléphone, dans un enregistrement que franceinfo s’est procuré.
« Vous ne procéderez au virement qu’une fois le bail signé. Moi je le paraphe et vous le renvoie, puis vous effectuerez le virement. », poursuit-elle suivi d’une promesse d’une remise des clefs le 16 février.
Michel dépêche sur les lieux son ami James pour mener une petite enquête auprès de la concierge.
« Je ne comprenais pas pourquoi autant de gens défilaient ce samedi-là, d’habitude on me prévient pour les visites. D’autant que je connais tout le monde ici, confie Liliane. Alors, je suis allée voir cette dame, qui s’est montrée très agressive(…) J’ai trouvé ça bizarre…« , poursuit la concierge.
« Quand je suis retournée la voir, raconte-t-elle, elle m’a dit qu’elle louait l’appartement de sa sœur, qui a du s’absenter et qui se trouvait dans une situation difficile, au 6e étage à gauche. Or, souligne Liliane, je connais bien la locataire en question, et jamais elle n’aurait procédé de la sorte(…) J’ai appelé le propriétaire. »
« On s’est vraiment dit qu’on se fichait de nous » !
Pauvre Michel : le nom d’Anaël B. ne disait rien au propriétaire de l’appartement, qui est donné en location à un utilisateur du site Airbnb. L’agent immobilier s’est avéré être un escroc. Michel se précipite au commissariat du 9e arrondissement pour déposer plainte.
« Ils nous ont fait comprendre qu’ils ne pouvaient vraiment rien pour nous(…) ». La seule solution proposée fut l’adresse mail du site de pré-plainte en ligne. « On s’est vraiment dit qu’on se fichait de nous. »