Alerte à l’arnaque à l’ordonnance, on vous explique comment les fraudeurs font-ils pour obtenir des médicaments onéreux ? Les détails.
Aujourd’hui, le trafic de médicaments sur la base de fausses ordonnances, dont essentiellement des anticancéreux ou antiviraux, revient très cher à l’Assurance maladie. Il est question ici de plusieurs millions d’euros. Arnaque à l’ordonnance : découvrez comment les fraudeurs font-ils pour obtenir des médicaments onéreux ?
Arnaque à la fausse ordonnance : Ce «plan sous du moment» qui permet d’obtenir 200 à 1000€
Les pharmaciens sont désormais appelés à la vigilance afin de lutter contre cette fraude. Cette dernière a pour but de revendre ces médicaments à l’étranger.
Ce «plan sous du moment» comme indiqué sur le compte Telegram @PharmacieFrance a été révélé ce début août sur Twitter par le magistrat Charles Prats, auteur de nombreux ouvrages dénonçant la fraude sociale dont CheckNews, dévoile le site liberation.fr a parfois eu à rectifier les chiffres spectaculaires.
Une vidéo partagée sur l’application de messagerie Telegram sensibilise les bénéficiaires de la couverture maladie universelle ou de l’aide médicale à 100 % à venir «gratter [leurs] sous» pour profiter d’un «paiement en mains propres, de 200 à 1 000 euros par jour».
Pour mieux comprendre le fonctionnement de cette nouvelle arnaque, CheckNews s’est fait passer pour une personne intéressée auprès du compte @pharmaciefrance.
Comment les fraudeurs font-ils pour avoir des médicaments onéreux ?
Une heure après la première prise de contact, est-il raconté, ils leur ont été proposés 200 euros cash pour une boîte d’anticancéreux.
« Salut fréro, ça ? Si t’es intéressé tu m’envoies nom prénom âge mail ville je te fais une ordonnance. Tu l’imprimes tu commandes la boîte prescrite. Tu la récupères je viens dans ta ville te payer 200€. »
Selon toujours l’interlocuteur, une personne bénéficiant du remboursement des frais de médicaments peut être amenée à collaborer plusieurs fois avec eux. «En sortir 10 /15 dans le mois c’est l’idéal », souligne-t-il.
Les escrocs ciblent ici des personnes à faible revenu, soit les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire. Ces derniers seront ainsi plus facilement tentés de participer à la fraude.
Après lui avoir fait parvenir une fausse identité, CheckNews reçoit une ordonnance émanant d’un certain docteur Philippe Bensoussan, en fin de journée.
Présenté comme étant le chef de service d’oncologie-hématologies de l’hôpital Lariboisière à Paris, ce professionnel de santé leur a prescrit une boîte de Tagrisso 80 mg à prendre pour une durée de 30 jours.
Le «Tagrisso est un médicament utilisé dans le traitement d’un cancer du poumon dénommé cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), lorsque le cancer est avancé ou s’est propagé», indique l’agence européenne des médicaments.
Selon Vidal, une boîte de ce traitement anticancéreux coûte 5 212,93€. Il peut être remboursé à 100 % sous certaines conditions. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que l’acheteur en fait une juteuse affaire en l’achetant pour 200 euros.