Essentiel au fonctionnement de nombreux moteurs diesel modernes, l’additif AdBlue peut entraîner une panne. D’ailleurs, cela peut concerner la plupart des voitures de moins de 10 ans. En conséquence, les consommateurs en souffrent beaucoup.
Qu’est-ce que l’additif AdBlue ?
L’AdBlue est une solution aqueuse de 32,5 % d’urée et 67,5 % d’eau déminéralisée. En fait, son utilisation convertit 85% des oxydes d’azote (NOx) en vapeur d’eau et azote. On utilise l’AdBlue dans les véhicules diesel muni d’un filtre à particules avec la technologie SCR (Selective Catalytic Reduction).
On a adopté cette solution sur certains modèles Mercedes ou Volkswagen depuis 2009 et sur PSA (Peugeot et Citroën) en 2014 sur les blocs appelés BlueHDi. Avec la mise en place de la norme Euro 6d-TEMP, tous les nouveaux véhicules diesel devaient en être équipés depuis septembre 2017.
Depuis 2019, les diesels équipés
À vrai dire, depuis septembre 2019, tous les véhicules diesel du marché devaient en être équipés. On connaissait déjà les problèmes d’encrassement des moteurs diesels et les risques de casse de turbocompresseur. Il faut désormais composer avec ceux concernant l’AdBlue. Nombreux sont les conducteurs de tels véhicules qui voient s’afficher un message d’alerte « défaut antipollution », ou le logo AdBlue suivi de « démarrage impossible dans XXX km ». C’est particulièrement le cas parmi les conducteurs de diesels 1.6 HDi et 1.5 BlueHDi commercialisés chez Citroën, DS et Peugeot.
Il est assez difficile de savoir pourquoi ces moteurs semblent plus sensibles que d’autres à ce problème. Et les réclamations reçues à Que Choisir concernent essentiellement les marques Citroën et Peugeot. Également, à déterminer exactement les véhicules concernés, car, potentiellement, tous ceux qui utilisent l’additif en question le sont. Le phénomène peut aussi toucher Audi, Kia, Mercedes, Renault, Seat, Skoda ou encore Volkswagen, qui équipe certains de leurs modèles de la même technologie de filtre à particules SCR.
Contacté, Peugeot reconnaît que « sur certains véhicules équipés de la première version du système de réduction catalytique sélective (SCR) sur les moteurs diesels Euro 6, des dysfonctionnements peuvent survenir ». Il ajoute que « le SCR est un système sophistiqué qui peut parfois conduire à la détection de fausses alertes. Un allumage du voyant SCR n’entraîne donc pas nécessairement un remplacement du réservoir d’AdBlue ». Peugeot affirme qu’il a apporté des mises à jour aux véhicules de ses clients lors de l’entretien programmé. Cependant, qu’en est-il de ceux qui n’entretiennent pas leurs propres véhicules dans le réseau ?
La cristallisation de l’AdBlue
Cette dernière survient dans deux situations. Premièrement, quand la température des gaz d’échappement n’est pas suffisamment élevée (inférieure à 260°C) pour que l’AdBlue agisse comme anti-polluant. Deuxièmement, lorsque l’AdBlue s’expose à des températures inférieures ou égales à -11 °C (d’où la présence ponctuelle du réchauffeur du circuit d’AdBlue).
Ce phénomène peut entraîner un colmatage du catalyseur SCR, une déformation du réservoir. Dans ce dernier cas, l’évent empêche l’entrée d’air et crée une forte dépression qui provoque une déformation. De plus, la sonde de niveau peut se bloquer. Et la pompe de liquide se boucher, tout comme pour les vannes de remplissage, etc. Tout cela entraîne immédiatement l’arrêt du véhicule et des coûts de réparation coûteux.