1,50€ pour une baguette ? Les boulangers vont-ils encore une fois augmenter le prix du pain ? Toutes les infos ici.
Alors que la France traverse aujourd’hui une crise énergétique sans précédent et que l’inflation poursuit son cours, le prix du pain risque fort bien de subir une plus importante hausse dans les prochains mois. 1,50€ pour une baguette ? Les Français seront-ils toujours prêts à acheter du pain à ce prix-là ?
Le prix d’une baguette bientôt à 1,50€ en France ? Qu’est-ce qui explique cette importante hausse du prix du pain ?
Si cet aliment a toujours fait partie intégrante de la cuisine française, Thierry Pouch, économiste et chef du service études des Chambres d’agriculture de France indique qu’« il y a une tendance baissière de la consommation alimentaire depuis un an ».
Si cette tendance continue, cela risque de fragiliser davantage les artisans boulangers.
Une chose est sûre, les consommateurs vont tous se tourner vers la grande distribution qui propose du pain industriel.
Ces chaînes, précise l’économiste Philippe Chalmin, peuvent toujours compenser la hausse de leurs charges globales sur d’autres produits.
« Certes, des aides supplémentaires pourraient être mises en place par le gouvernement afin d’alléger les charges sociales sur les salaires ou sur la TVA par exemple » mais le plus important, rajoute Sébastien Doley, est « de réguler les prix de l’énergie. Pour les entreprises moyennes, des factures multipliées par trois ou quatre, ce n’est pas tenable ».
Afin de pallier à ces difficultés rencontrées par les boulangers, l’Etat a reconduit le bouclier tarifaire pour l’énergie. L’an prochain, la hausse des tarifs de gaz et d’électricité sera limitée à 15 %, avait expliqué Elisabeth Borne.
Malencontreusement, « Seules les petites boulangeries sont aidées par le gouvernement », soit les entreprises comptant moins de dix salariés et muni de compteurs électriques d’une puissance maximale de 36 kilovoltampères.
« Ce qui pose problème pour les structures moyennes », expose Sébastien Doley, secrétaire général du Syndicat des Boulangers du Grand Paris.
« Notre syndicat a donc demandé au gouvernement que le bouclier tarifaire s’applique à toutes les entreprises utilisant des compteurs d’une puissance maximale de 80 KVA ».
Sans compter la flambée des prix des matières premières. A savoir papier, beurre, lait et œufs – indispensables pour leurs pâtisseries, voire les salaires des employés. Il faut savoir que « le prix du pain est fixé en fonction des charges globales de la boulangerie ».
En outre, l’augmentation du prix de la farine de blé a également son rôle à jouer dans cette augmentation du prix du pain. Pour rappel, la hausse est de 30 % en 1 an.
« Le boulanger qui n’augmentera pas sa baguette, il fermera » !
Selon Philippe Chalmin, économiste et spécialiste des marchés de matières premières, « le problème c’est notamment l’énergie utilisée par les fours électriques très énergivores des boulangeries. »
Certains boulangers n’auront finalement pas d’autre choix que d’augmenter le coût de la baguette pour ne pas sacrifier leurs marges. « Le boulanger qui n’augmentera pas sa baguette, il fermera », avance Dominique Anract.
Selon les estimations de la CNBPF, « si le prix de l’énergie est multiplié par 3, le boulanger devrait augmenter ses prix de 10 à 15% pour tenir le coup. S’il est multiplié par cinq, il faudrait afficher une hausse de 30% ».
Mécaniquement, le prix de la baguette pourrait probablement atteindre la barre symbolique de 1,5 euro en cas de hausse.